You are currently viewing Electric Indigo : DJ vétéran de la scène techno autrichienne

Electric Indigo : DJ vétéran de la scène techno autrichienne

Susanne Kirchmayr, plus connue par son nom de scène Electric Indigo, est une DJ et productrice de musique électronique. Figure emblématique de la scène techno en Autriche, Electric Indigo joue sa musique dans les plus grands festivals et clubs, dans plus de 38 pays depuis plus de 25 ans. Outre sa dimension artistique, Electric Indigo est la fondatrice de Female:Pressure, un réseau international qui soutient les artistes féminines et non-binaires dans les domaines de la musique électronique et des arts numériques.

Image mise en avant : © Michael Breyer – 2016

Electric Indigo est DJ, productrice et fondatrice de son propre label Indigo:inc, une artiste qui dépasse les limites de la techno depuis bientôt plus de 25 ans. L’artiste a toujours donné un souffle nouveau à son art, et inspire les femmes artistes de sa génération et de la génération future. Plus qu’une DJ, Electric Indigo porte haut et fort les valeurs de la musique électronique. Ses DJ sets reflètent une profonde compréhension de la musique. Electric Indigo est l’une des rares artistes féminines autrichiennes à avoir une notoriété internationale.

Délivrant une techno minimaliste et rapide, Electric Indigo a su toucher toute une génération de fans et capter un public toujours plus enthousiaste et réceptif à sa musique. Son ouverture d’esprit, son talent et son goût pour l’art et l’égalité l’ont menée au sommet de ses convictions et de ses combats en créant notamment, en 1998, avec son amie DJ et productrice Acid Maria et Gudrun Gut, Female:pressure, une base de données et un réseau œuvrant à donner plus de visibilité aux artistes appartenant aux minorités de genre au sein de la musique électronique. Elle fonde son propre label, Indigo:inc, en 2003.

Electric Indigo : le parcours de artiste

Susanne Kirchmayr est née le 15 décembre 1965 à Vienne, en Autriche. Adolescente, Susanne porte son intérêt sur le hip-hop, le funk et le jazz. Puis un jour, elle découvre au hasard des vinyles de Chicago et de Detroit, événement crucial dans son éducation musicale. Très vite, la jeune fan se laisse porter par le mouvement techno et commence à écouter les Djs pionniers : DJ Rush, Jeff Mills et Mike Banks du label Underground Resistance. Et c’est en 1989 que Susanne Kirchmayr, alors âgée de 24 ans, commence à se produire en tant que DJ dans les bars de sa ville natale. Elle est la première à jouer cette musique dans les clubs et bars viennois, et démocratise ainsi cette musique si peu connue à l’aube des années 1990 en Autriche. Sa passion grandissante pour les vinyles et la techno l’amène à jouer sa musique derrière les platines. En 1993, âgée de 28 ans, la jeune DJ pose ses valises à Berlin.

À cette époque, quelques années seulement après la chute du Mur en 1989, la capitale allemande rassemble des artistes et DJs du monde entier. Des scènes underground naissent, donnant place à une véritable effervescence créative. Susanne Kirchmayr saisit l’opportunité de s’inspirer de cette énergie unique. Elle commence à travailler chez le disquaire légendaire Hard Wax. Cette année là, Susanne Kirchmayr fait aussi la rencontre de DJ Hell, qui l’entraîne dans l’univers de la production. Ensemble, ils sortent un Maxi, Ultraworld Vol. 1, sur Disko B, sur lequel Susanne Kirchmayr, alias Electric Indigo, signe « Wolkenkratzer », un track techno et acid. En 1996, la berlinoise quitte son job et retourne en Autriche pour se professionnaliser et devient l’une des DJ femmes pionnières de la musique électronique.

Écouter « Wolkenkratzer » de Electric Indigo, sorti sur Disko B en 1993.

Electric Indigo : DJ, productrice et fondatrice de label

Susanne Kirchmayr commence sa carrière de DJ en 1989. 4 ans plus tard, elle commence à produire, en multipliant les collaborations et apparaissant derrière des projets techno comme Northstar (1993), Loisaida Sisters (1994) ou VLP (2011). Ce n’est que quelques années plus tard que Susanne Kirchmayr se produit sous son alias, Electric Indigo. Au total, plus de 40 titres originaux et remixés sont signés par la productrice autrichienne, en solo et au travers de ses nombreuses collaborations. En tant que productrice de musique, elle compose pour des espaces de concerts, des clubs, des installations sonores, pour des pièces de théâtre et même des courts métrages. Dans ses compositions et performances live, elle met l’accent sur le placement spatio-temporel de sons et de structures subtilement travaillées.

Dès 1993, Electric Indigo signe ses premières productions, dont ‘Skyway’, sortie sur le label new-yorkais Experimental. Le style nerveux et deep de ce track oriente la productrice à œuvrer dans la musique techno. Cette même année, sur le label indépendant munichois Disko B Electric, Indigo cosigne avec le producteur Richard Bartz « Wolkenkratzer ». Elle apparaît sur le même label, dans le projet Northstar, aux côtés des producteurs autrichiens Erdem Tunakan et Patrick Pulsinger, sur la compilation Energy 93, en signant le titre « Electro Silence ».

Écouter « Skyway » de Electric Indigo, sorti sur Experimental en 1993.

L’année suivante, en 1994, sous le projet Northstar, les trois artistes autrichiens cosignent un remix de l’original de DJ Hell, « My Definition of House », et coproduisent un EP, intitulé Figure Skating, qui parait sur Disko B. Les trois morceaux « 7% Tribe », « 3,5% Recall » et « 24Hour Virus » qui composent cet EP présentent une techno puissante et bourdonnante.

Écouter le titre « 3,5% Recall » de Northstar, extrait du EP Figure Skating, sorti sur Disko B en 1994.

Deux ans plus tard, en 1996, sous le pseudo Electric Indigo, Susanne Kirchmayr remixe le morceau original phare « Oh La La » de Dj Rush sur le label suisse Mental Groove. En 1997, un EP nommé Home Cooking sort sur le label francfortois Pharma, sur lequel Susanne Kirchmayr et le producteur Can Oral aka Khan forment le duo Loisaida Sisters. Un EP techno comprenant 4 pistes originales : « Home Cooking », « Fabulous Orgy », « Buggy Whip Rig » et « I Make My Money With Bananas ». En 1998, Electric Indigo fonde Female:pressure, un réseau qui joue un rôle fondamental dans la mise en avant des femmes dans le monde des arts et de la musique (pour en savoir plus : www.femalepressure.net).

Écouter « Fabulous Orgy » de Loisaida Sisters, paru sur l’EP Home Cooking, sorti sur Pharma en 1997.

A l’aube du troisième millénaire, en 1999, Electric Indigo apparaît sur un Maxi, Austrian Giants – Use Me Vol. 2, sur le label berlinois Müller Records. Ce vinyle de 4 titres met en avant les DJs renommés d’Autriche et le titre « Hitchhiker » d’Electric Indigo y est présenté, ainsi qu’une coproduction qu’elle signe avec la productrice autrichienne Cassy Britton, intitulée « Live In Vienna ».

Écouter « Hitchhiker » de Electric indigo, sorti sur Müller Records en 1999.

En 2000, le track « Automat » de Electric Indigo et David Caretta apparaît sur la compilation DJ Hell presents International DeeJay Gigolos CD Four, et suit une seconde coproduction avec Caretta sur Pornflake pour un morceau intitulé « Comin’ at You ».

Écouter « Automat » de Electric Indigo et David Caretta, paru sur International DeeJay Gigolos Records en 2000.

L’année 2001 est marquée par un mix sensation : Electronic Indigo et la DJ française Miss Kittin présentent Vodkatronic, et le sortent sur Genius Insanity. En 2002, Electric Indigo sort Leitmotiv Mix sur le label français Leitmotiv. En 2003, elle fonde son propre label, Indigo:inc, et suit aussi de nombreuses sorties, dont Welttour Mix, cosigné avec son amie DJ Acid Maria, qui sort chez True People. Deux EP, intitulés Six-Trak EP 1 et Six-Trak EP 2, sortent successivement sur son propre label Indigo:inc. Puis un remix très remarqué de la piste originale de « How We Rock » de Reinhard Voigt, signé Electric Indigo, sort sur le label de Michael Mayer Kompakt.

Écouter « Dirty Floor » de Electric Indigo, extrait du EP Six-Trak EP 1, sorti sur Indigo:inc en 2003.

En 2004, la productrice s’initie à un nouveau registre, en participant à Colophony Circuit, avec la violoniste Mia Zabelka et la virtuose Dorit Chrysler : un projet expérimental qui met en scène des registres de musique contemporaine « incompatibles », mais qui a trouvé son public en étant diffusé sur les ondes de la radio Ö1. Cette année est aussi marquée par de nombreuses sorties, dont Six-Trak Reworks 1 et Six-Trak Reworks 2, qui sortent sur le label de Electric Indigo, Indigo:inc. Puis s’ajoutent deux remix, dont « Vortexx Voice Track » de Gwenn Labarta, paru chez UMF, et le remix de l’original « Sexy Lady », de Microthol, sorti sur Indigo:inc. En 2005, apparaît Exil System, remix d’Electric Indigo sur Pripuzzi. Suit en 2006 un track exclusif, « Sheets », cosigné avec Dorit Chrysler et apparaissant sur la compilation Girl Monster, qui sort sur le label allemand Chicks On Speed Records, sous-label de Disko B.

Deux ans plus tard, en 2008, un événement marquant vient s’ajouter aux deux sorties techno. Le DVD numéro 1 sort sur female:pressure, où apparaît « ridin » de Irradiation, remixé par Electric Indigo. Puis sort « Godorock », sur le label berlinois Athletikk, et une coproduction qu’elle partage avec Chez Debs pour un track techno, « Dig Me Out », sur Arteleku.

Écouter « Gorodok » de Electric Indigo, sorti sur Athletikk en 2008.

En 2009, les sorties se succèdent avec, notamment, un second EP qui fait grand bruit, intitulé Siberia et sorti sur Indigo:inc. Il est composé de trois titres « Selenga », « Angara », « Phoca Sibirica », qui révèlent une techno plus harmonique et profonde.
Suit « We Want You », qu’elle coproduit avec la productrice Irridiation, sur Elektro Gönner Compilation. Puis, Electric Indigo remixe le track Moonraker, de Beroshima, qui sort sur Müller Records. Enfin, la productrice expérimente en retravaillant la musique classique « Winter », du compositeur Joseph Hayden, sortie sur Universal. Un savant mélange dub sort de ce travail.

Écouter « Selenga » de Electric Indigo, extrait du EP Siberia, sorti sur le label Indigo:inc en 2009.

2010 est une année sous le signe des remix, avec le remarquable rework de l’original « 12:34 PM » de TokTok, paru sur TokTok Records, et le puissant remix du morceau « Neu Electrica » de Vinilette, sorti sur le label australien Dame Records.

Écouter « 12:34 PM » de TokTok, remixé par Electric Indigo et sorti sur TokTok Records en 2010.

En 2011, Electric Indigo s’associe à JSX et Pia Palme, pour former le projet VLP. Ils sortent un album de techno industrielle, intitulé Terrains, sur le label Idyllic Noise. Puis un troisième track, ‘Phytoplankton’, est signé avec Irradiation sur le label de techno viennois Temp Records. En 2012, Electric Indigo remixe le track de Point Dot, intitulé « Waveland », sur Blaq Records, et signe le remix du morceau « Sky Is Bleeding' » de Evirgen sur Temp Records. En 2013, le troisième EP d’Electric Indigo sort sur le label autrichien Houztek. Mongolia présente trois morceaux techno originaux : « Takhi », « Orkhon » et « Hubsugul ». Cette même année, le track original « Waiting » d’Electric Indigo apparaît sur PUSSY RIOT FREEDOM Compilation sur female:pressure. Enfin, son remix « Hitting The Surface » de Monolake sort sur le label de Modeselektor Monkeytown Records.

Écouter un extrait de la piste « Takhi » d’Electric Indigo, extrait du EP Mongolia et sorti sur Houztek en 2013.

Deux ans plus tard, en 2015, Electric Indigo signe le Maxi Cinq/Zero, qui sort sur le label du club berlinois Suicide Circus Records Dark Series.

Écouter « 5/0 » de Electric Indigo, sorti sur Suicide Circus Records Dark Series en 2015.

En 2017, un Maxi nommé Seven voit le jour sur le label berlinois Het Records. Les tracks originaux de la productrice, « Sept » et « Siete », sont présents sur la face A du vinyle, remixés par Tensal et Hagen Richter. Deux morceaux techno aux tons froids, industriels et minimalistes.

Écouter l’EP Seven de Electric Indigo, sorti sur Het records en 2017.

La même année, le LP Apriti Al Buio E Condividilo de Svart1 sort sur le label indépendant turinois Ovunqve. Un album ambiant et expérimental, où apparaît le remix d’Electric Indigo de la track « II » de Svart1.

Écouter « II » de Svart1, remixé par Electric Indigo, 7ème titre de l’album Apriti Al Buio E Condividilo, sorti sur Ovunqve en 2017.

En 2018, deux sorties marquantes viennent s’ajouter à la discographie de la productrice. Electric Indigo signe d’abord « Registers », qui apparaît sur le Mix Berghain O8 de Fiedel, et le Maxi du même nom aux côtés de Stefan Rein, RRoxymore et Boris & Fiedel.

Écouter « Registers » de Electric Indigo, extrait de Berghain 08 et sorti sur OstGut Ton en 2018.

Ensuite, la sortie du premier album 5 1 1 5 9 3 d’Electric Indigo, sur le label Imbalance Computer Music de Robert Henke (Monolake), est officielle. Au travers des 10 pistes originales que compte cet album expérimental, l’artiste a choisi le style techno pour composer ses morceaux. 5 1 1 5 9 3 est un projet avant-gardiste où objets métalliques, syncopes rythmiques éparses et voix humaines s’entremêlent au fil des tracks, pour raconter une histoire sonore cohérente. L’album 5 1 1 5 9 3 est un assemblage de samples réalisés avec le plug-in Granulator de Robert Henke. En véritable architecte du son, l’artiste construit des structures sonores complexes et avancées, offrant alors une atmosphère unique, qui s’inspire des musiques actuelles puis nous plonge dans des zones sonores sublimes : l’artiste joue avec les sens et nous entraîne dans une dimension musicale nouvelle.

Écouter les extraits des 10 titres de l’album 5 1 1 5 9 3 d’Electric Indigo, sorti sur Imbalance Computer Music en 2018.

Quelques faits réels sur la vie d’Electric Indigo

Le nom de scène Electric Indigo vient d’une suggestion faite par un ami proche de Susanne Kirchmayr. Ce dernier lui propose d’associer littéralement sa passion pour la musique électronique, soit Electric, avec sa couleur préférée, l’indigo. Le nom de scène Electric Indigo est né.
Electric Indigo est honorée par de nombreux prix, dont la mention d’honneur au Prix Ars Electronica en 2009. En 2012, elle reçoit le prix d’artiste exceptionnelle dans la catégorie Computer Music et l’année suivante, elle obtient du Ministère fédéral autrichien de l’éducation, des arts et de la culture la subvention nationale pour la composition. De nombreuses institutions, comme l’Université de Musique et des Arts de Vienne, l’Université des Beaux-Arts de Vienne et l’Université des Arts Appliqués de Vienne, invitent Electric Indigo en tant que conférencière.

Electric Indigo : ses DJ sets et productions, à écouter

Découvrez ses plus beaux lives en tant que DJ, et ses tracks les plus joués et entendus sur les dance-floors des clubs du monde entier.

Écouter « Phytoplankton » d’Electric Indigo & Irradiation, remixé par la productrice et boss de la correspondante Jennifer Cardini, sorti sur Temp Records en 2011.

Écouter le podcast d’Electric indigo pour Groove, paru en 2017. La tracklist impressionnante de ce mix est à découvrir sur Groove.de.

Écouter le K K Podcast Berlin #100, par Electric Indigo, réalisé en 2017. Un podcast sous le signe de la techno qui confirme encore le style musical de l’artiste, puissant et brut, qui la suit depuis ses débuts.

Écouter le podcast Unrushed by Electric Indigo pour la chaîne expérimentale Unrush en 2018. Un podcast différent des précédents, où Electric Indigo compose une musique d’ambiance, concrète et granuleuse, révélant un travail fait de finesse et précision.

Electric Indigo : interview

Écouter le Resident Advisor Exchange, dédié à Electric Indigo. Une discussion très enrichissante qui relate les actions de la femme et de l’emblématique DJ, Electric Indigo.

Site web
Facebook
Twitter
Discogs
YouTube
Vimeo
Soundcloud
Resident Advisor

En savoir plus sur female:pressure
Site web
Facebook
Tumblr
Soundloud
YouTube

Sources :
Crédit photo Michael Breyer – 2016
Bio http://www.media-loca.com/electricindigo