Camila Isasi est une artiste émergente dans le monde de la house et plus spécifiquement celle de l’afro-house. Basée à Ibiza et active en tant que DJ depuis 2017, elle joue sur tout le spectre de la house, toujours avec profondeur et âme, qu’elle explore des sons afro, mélodiques ou plus orientés vers la technologie. Son nouveau titre « Hunami » sorti sur Non Merci Music de Fiona Kraft marque ses débuts de productrice avec style.
Main picture : © Wojtek Rojek – royo.pl
La native d’Ibiza signe « Hanami », son premier single, sur Non Merci Music. Un son house tendre et profond à l’image de Camila, avec des synthés pensifs et des percussions organiques douces. Il y a de la mélancolie dans les accords et de la force dans la voix chatoyante qui s’élève du mix. C’est un morceau cultivé, riche en art, qui marque… Pour découvrir davantage son univers, nous sommes allé à sa rencontre avec cette interview deep et full of Love.
WODJ MAG: Salut Camila, comment vas-tu ?
Camila Isasi: Bonjour ! Je vous remercie de votre question. La vérité, c’est que je suis très heureuse et extrêmement reconnaissante pour tout le soutien et l’amour que je reçois.
Peux-tu te présenter à celles et ceux qui te découvrent ?
Je suis Camila, une personne passionnée par la musique et la beauté en général. Deux aspects qui ont été renforcés par le fait que j’ai été élevée à Ibiza et que j’ai eu l’occasion de profiter des deux quotidiennement tout au long de ma vie.
Tu émerges en tant que productrice, pourrais-tu nous parler de ton parcours ?
Disons simplement que la musique a toujours été présente dans ma vie. Mon parcours a commencé à l’âge de 9 ans au conservatoire de musique d’Ibiza, où j’ai appris à jouer du violoncelle, la théorie musicale et la chorale. Ce furent des années de dur labeur. Le conservatoire de musique occupait pratiquement tous les moments où je n’étais pas au lycée.
Finalement, j’ai décidé d’arrêter quand je n’ai plus pu gérer tout cela. Pourtant, la musique est toujours restée en moi. Dans mon groupe d’amis, j’étais toujours celui qui jouait les musiques « bizarres », mais j’étais toujours celui qui était choisi comme DJ pour jouer les chansons que personne ne connaissait.
À 23 ans, j’ai décidé de me plonger un peu plus dans le monde de la musique électronique et j’ai commencé à étudier. J’ai pris des cours de DJing et j’ai commencé à faire des soirées sur l’île blanche. Mais, comme je suppose que cela arrive dans tous les domaines, le « syndrome de l’imposteur » a eu raison de moi à l’époque, et j’ai arrêté de faire du DJing à l’étranger. Mais la graine était déjà là, et je suis retourné à l’école, cette fois dans le domaine de la production musicale, qui me passionne, où j’exprime tout ce que j’ai en moi, et où j’ai vraiment l’impression de pouvoir m’exprimer.
Récemment, j’ai recommencé à jouer les DJ à Ibiza, et je me sens chanceuse de ce que j’apprends. C’est un terrain à explorer, et si l’on est attentif, on peut apprendre beaucoup de choses.
Comment décrirais-tu ton style ?
Mon style est très électronique, avec des racines africaines, des mélodies nostalgiques, mais surtout avec ce rythme africain très primitif, très humain.
J’aime beaucoup la musique qui vous transporte, qui vous fait voyager dans ces endroits que nous associons à notre subconscient. J’aime qu’ils se demandent où ils sont allés lorsqu’ils ferment les yeux, parce qu’ils sont physiquement à un endroit, en train de danser, mais en même temps très loin dans leur esprit. C’est ce que j’essaie de faire avec ma musique, c’est ce que je veux exprimer.
Qu’est-ce qui t’a poussé à commencer à jouer ce type de musique ?
Au départ, j’écoutais de la House et de la Tech House, mais toujours avec une touche jazzy, mais lorsque j’ai commencé à étudier, je me suis complètement plongée dans l’Afro House. Cela a été comme une révélation ; c’est là que je me suis sentie reflétée.
S’il y avait un morceau qui te représente le mieux, lequel serait-il ?
Il est très difficile d’en choisir un seul, mais il y en a un qui a été présent dès le début de ma carrière musicale, et c’est Literature, Enoo Napa – « Dream » (Enoo Napa Remix).
Tu vis à Ibiza, peux-tu nous parler de ta vie là-bas et de la scène musicale ?
La vie à Ibiza est merveilleuse. Pouvoir s’échapper sur une plage ou regarder un coucher de soleil entouré d’amis à tout moment fait que je me sens chanceuse d’avoir grandi sur cette île. Le fait de m’entourer de la population locale et de ceux qui ont choisi de s’installer ici par choix en fait un endroit exceptionnel sur le plan culturel.
La vie ici a aussi son revers : il faut travailler dur. J’ai un autre travail très prenant en plus de celui de DJ (je suis actuellement DJ résident dans deux endroits de l’île), et cela devient parfois difficile, mais le tourbillon de travail dans lequel je suis plongé pendant l’été me permet d’avoir un hiver tranquille, avec beaucoup de temps à consacrer à la production.
Tu viens de signer sur le label Non Merci Music. Peux-tu nous raconter comment tu as commencé à travailler avec cette maison de disques ?
Je produisais depuis un certain temps, mais, bien sûr, j’avais de nombreux doutes quant à savoir si ce que je faisais s’intégrerait quelque part. Comme je suis Fiona depuis longtemps
Fiona depuis longtemps et que je sais qu’elle crée quelque chose de magnifique en soutenant des DJs émergents, j’ai décidé (avec tous mes doutes, mes peurs et mon courage) d’envoyer ma musique à son label. Et j’ai attendu…
Je n’oublierai jamais le jour où j’ai reçu sa réponse. J’en suis encore toute retournée et j’en suis incroyablement reconnaissante.
Tu as sorti un magnifique single, « Hanami ». Peux-tu nous en parler ?
« Hanami » signifie littéralement « contempler les fleurs ». C’est une tradition japonaise, et quelque chose que nous devrions tous faire. Nous devrions apprendre à apprécier la vie, les petites choses, et à célébrer la beauté, qui est si proche de nous…
Le single est très profond accompagné de ces paroles très émouvantes. Quels étaient tes sentiments lorsque tu as composé et produits ce titre ?
Lorsque j’ai écrit cette chanson, je traversais une période très difficile après la mort d’un de mes amis. Je cherchais à guérir en créant quelque chose qui, lorsque je l’écouterais, me rappellerait de lui, et qu’il a fait de sa vie quelque chose de formidable, mais surtout, qu’il a laissé beaucoup d’amour derrière lui après son décès. C’est un rappel pour apprécier les petites choses. Je voulais m’exprimer, et pour moi, c’est beaucoup plus facile de le faire à travers la musique.
Commander/streamer le single « Hanami » de Camila Isasi via Non Merci Music
Peux-tu nous teaser quelques sur tes prochaines sorties ?
Un prochain single est en cours. Il s’appellera « CALMLY CHAOTIC », signifie pour moi laisser la perfection derrière moi, ne pas faire les choses parfaitement, les faire par amour, et si cela doit être le chaos, que ce soit un chaos calme. Il sortira très bientôt sur Non Merci Music, et j’ai hâte que vous l’écoutiez.
Quels sont tes projets pour cette saison estivale 2025 ?
Je crée beaucoup de musique, je cherche l’inspiration dans tout ce qui m’entoure : la musique, le cinéma et, bien sûr, la vaste et merveilleuse beauté qui m’entoure. J’ai de nombreux projets en tête qui ne demandent qu’à être réalisés, et c’est ce sur quoi je travaille.
Quels sont tes 5 meilleurs titres du moment ?
Il y a tellement de bonne musique ! Actuellement, mes cinq titres préférés sont :
01. Emmanuel Satie, Maga – « Flores »
02. Rampa – « The Church »
03. Desiree – « Khuluma Nami Feat. Jabulile Majola »
04. Bun Xapa – « Avec Amour »
05. Da Africa Deep – « Aries »
Dernière question, quel est ton plus grand rêve et comment comptes-tu le réaliser ?
Mon plus grand rêve à court terme est de pouvoir travailler à 100% sur la musique. Il m’est souvent arrivé d’écouter des chansons et d’appuyer sur play encore et encore parce que j’étais obsédé. J’aimerais que quelqu’un fasse de même avec ma musique.
Merci beaucoup Camila. Full support pour ta sortie pour la suite !
Merci beaucoup, c’était un plaisir !
Commander/streamer le single « Hanami » de Camila Isasi via Non Merci Music
