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Charlotte de Witte, la DJ belge qui réveille la Techno

Chalotte de Witte est une DJ et productrice de techno Belge basée à Bruxelles. En 2010, elle commence à mixer sous le pseudonyme Raving George avant de dévoiler sa vraie identité et devenir une femme DJ des plus acclamée. Fan de la première heure de la techno pure et dure des années 2000, c’est tout naturellement que la DJ s’en est inspirée pour en offrir une vision neuve et constructive, notamment en annonçant la création de son nouveau label KNTXT, faisant suite à sa célèbre émission radio et à ses soirées du même nom.

Image mise en avant : © Hans Huylebroeck

Charlotte de Witte a commencé très jeune sa carrière sous le pseudo Raving George pour ensuite révéler sa véritable identité au monde en délivrant des sets techno d’un nouveau genre, entre productions originales et tracks anthologiques des années 90. Sa techno sombre et mélodique apporte une vague de fraîcheur dans l’univers techno actuel.

Fan inconditionnelle de Chris Liebing, Ben Klock, Dax J, Developer, Amotik et Len Faki, Charlotte de Witte s’est inspirée de ces grands noms de la Techno pour offrir des mix toujours plus Techno. Des percussions brutes et saccadées aux nappes synthétiques sombres et menaçantes, voici la recette secrète de la DJ qui mixe depuis neuf ans dans les meilleurs clubs et festivals du monde.

L’histoire de Charlotte de Witte

Charlotte Aloïs de Witte, plus communément appelée Charlotte de Witte, est née à Gand, Région flamande en Belgique. Elle est fille unique et son père travaille dans l’industrie musicale chez EMI. Dès son adolescence, dès l’âge de 16 ans, Charlotte de Witte commence à sortir dans les clubs undergrounds de sa ville natale. Elle est en perpétuelle découverte de genres et de styles électroniques. A cette époque, elle est captée par l’énergie de Crookers, Erol Alkan et The Bloddy Beetroops. Leurs sons débridés qui font trembler les dancefloors plaisent à la jeune Charlotte.

Mais c’est dans l’atmosphère Dark et minimaliste de la techno que la clubbeuse ressent des émotions. Charlotte de Witte se laisse happer par cette musique introvertie, rapide et mentale, et l’expérimente semaine après semaine dans les clubs de Belgique jusqu’au jour où c’est elle qui la joue devant ses fans aux quatre coins du monde. Charlotte de Witte déclare dans une interview donnée à Trax Magazine : « qu’il y a plus d’émotion dans la dark techno que dans la happy house. »

À 17 ans Charlotte se lance dans la production suite à un accident de scooter. La compagnie d’assurance indemnise la jeune conductrice d’une coquette somme d’argent. Elle l’investit dans son premier équipement avec des platines CDJ, un mixeur Pioneer et un MacBook pour la production et débute dans sa chambre.

L’amour de la musique est bien ancré, la DJ passe son temps à mixer.

De Raving George à Charlotte de Witte

En 2010, à 18 ans, Charlotte de Witte commence à mixer et se produit localement sous le nom d’artiste Raving George. Un pseudonyme masculin qui permet à la jeune DJ de ne pas trop se révéler en tant que femme. Pour elle, c’est une façon de se préserver et cacher son genre car, à cette période, il est encore rare de voir une femme derrière les platines et des fausses rumeurs pouvaient circuler à propos de ça et entacher sa réputation. Raving George veut faire primer son talent d’artiste avant toute chose et c’est ce qu’elle expose lors d’une interview qu’elle donne au webzine Barbieturix.com :

Je voulais que les gens me bookent pour ma musique, mon travail, ni plus ni moins.

Quelques mois après ses débuts, la jeune artiste s’inscrit à « My Set Rules », un concours organisé par Zender Brussels, Radio Brussels. Elle est en compétitions contre quatre autres jeunes DJ débutants qui jouent des sets de 15 minutes chacun pendant une semaine. Cette participation est un vrai tremplin pour la DJ qui jouit d’une visibilité locale importante.

En 2011, Raving George gagne le concours « Red Bull-Elektropedia » organisé par l’émission Studio Brussels. Ce concours offre l’opportunité au vainqueur d’ouvrir le festival Tomorrowland sur la scène principale et aussi d’obtenir une résidence de la station de radio pour l’émission le site web, Stubru.be, ou le compte Soundcloud de la radio bruxelloise. Ces récompenses offrent à la DJ un véritable impact sur sa notoriété à l’échelle nationale et mondiale. La carrière de l’artiste est lancée.

En 2013, à seulement 21 ans, et deux années chargées entre bookings et mix sur les ondes, Raving George signe son premier EP dans lequel apparaissent deux morceaux originaux « Monodon » et « Monoceros », deux tracks aux sonorités deep et minimalistes.

Ecouter le tirtre « Monodon » de Raving George, sorti sur Bad Life en 2013.





Cette même année, Raving George revient avec un nouveau projet, le EP Obverse, sur le label new-yorkais Crux Records. Elle signe deux tracks originales « Submerse » et « Disperse » accompagnées de trois remix du titre « Submerse » signés Attaque, Blatta & Inesha et NT89.

Ecouter « Submerse » de Raving George, sorti sur Crux Records, en 2013.

En 2014, son EP Slaves / Alternate signé chez Bad Life voit le jour. Cet EP fait l’unanimité notamment avec le morceau « Slaves » introduit par une chorale et des sons métalliques et enchaîne sur une basse vrombissante. Le groove est présent sur toute la piste. Ce morceau est contagieux et est rejoué par de nombreux DJ’s au cours de cette année.

Ecouter « Slaves » de Raving George sorti sur Bad Life en 2014.

En 2015, elle sort « You’re Mine » avec l’artiste Oscar and The Wolf, sur le label Spinnin’ Records. Ce morceau très bien accueilli par les critiques et le public. La production subtile de Raving George, avec ses effets et son groove décontracté, accompagne parfaitement la voix mélancolique d’Oscar And The Wolf.

Ecouter « You’re Mine » de Raving George feat. Oscar And The Wolf, sorti sur Spinnin’ Records / PIAS Recordings, en 2015.

Après s’être forgée une solide réputation sous le pseudonyme Raving George, la DJ tombe le masque et se présente au monde sous son vrai nom, Charlotte de Witte. Le succès est au rendez-vous.


Charlotte de Witte : ses productions et remix

En 2015, Charlotte de Witte sort son premier EP Weltschmerz sur Turbo Recordings. Dans ce mini format, l’artiste signe cinq titres qui caractérisent le style de la productrice. Composé de quatre tracks originales « Weltschmerz », « Damage Control », « Lonesome », « Relatives Of None », dont une version mélodique « Weltschmerz ». La productrice joue sur les basses et les synthés offrant ainsi des ambiances sombres et envoûtantes.

Ecouter « Weltschmerz » de Charlotte de Witte, sorti sur le label canadien Turbo Recordings, en 2015.

Un an plus tard, en 2016, paraît le EP Trip sur OFF Recordings. Sur ce mini album. deux pistes originales, « Trip » et « Repeat » signées De Witte, sont accompagnées de deux remix du titre principal par Chris Lekebush et TWR72. La productrice offre sur « Trip », un son techno mental ou une nappe de synthé lente et pénétrante accompagne les paroles de l’artiste. Le second morceau « Repeat » est plus rapide, le rythme des claps et la voix à répétition nous portent sur toute la piste.

Ecouter « Trip » de Charlotte de Witte, sorti sur OFF Recordings, en 2016.

Cette même année, le EP Sehnsucht paraît sur Turbo recordings. Ce dernier fait sensation. Le titre « Sehnsucht » est une marche apocalyptique animée par un kick puissant et des claps effrontées. Le second morceau « My Feeling » laisse entendre une voix encerclante et hypnotique sur des claps précipitées et des hi-hats scintillants. Le remix de cette track par l’espagnol Coyu, le fait passer à la vitesse supérieure. « Enough » apporte des percussions saisissantes sur des textures froides et imposantes. Enfin « Den Ganzen Abend » est un track techno efficace ou des samples de voix en allemand viennent soutenir la progression pesante du morceau.

Ecouter « Sehnsucht » de Charlotte de Witte, sorti sur Turbo Recordings, en 2016

Pour clotûrer cette année, elle finalise Actually, un EP qui sort sur le jeune label français Amazone Records.

Ecouter « Human Being » de Charlotte de Witte, extrait du EP Actually, sorti sur Amazone Records en 2016. Deux tracks originales y figurent « Actually » et « Human Being » qui est accompagné de deux versions de ce dernier morceau dont un signé par le producteur Ricardo Garduno.





2017 est une année très productive pour l’artiste, elle signe pas moins de cinq EP’s et un remix techno sensationnel pour les 25 ans du label Belge Bonzai Progressive. La productrice commence cette année en concrétisant un rêve qui est celui de signer le label hollandais MARY GO WILD BLACK avec avec le EP Voices Of The Ancient. Ce dernier contient deux morceaux originaux de Charlotte de Witte accompagnés d’un remix de la chanson titre de Keith Carnal ainsi que Black Asteroid. La track « Voices Of The Ancient » est un bang techno dark plongé dans des murmures sinistres, tandis que sur le second titre « Lost » nous emmène dans un voyage sombre et hypnotique. Keith Carnal et Black Asteroid ont livré un remix complètement différent, à la fois massif et très énergique.

Ecouter « Lost » de Charlotte de Witte, extrait du EP Voices Of The Ancient, sorti sur MARY GO WILD BLACK, en 2017.

Quelques mois plus tard, Charlotte de Witte signe à nouveau sous le label hollandais. Son EP Closer. Le premier titre « Closer » délivre une techno spacieuse et acidulée. Les pads distants apportent une sensation cosmique et les paroles intimes confèrent à l’ensemble de la track un sentiment personnel et dérangeant, alors que des tambours caoutchouteux roulent dessous. Le second titre, « Nothing », combinent des apparitions d’acide pulsant avec des voix trempées en réverbe alors que des tambours lisses entraînent les choses. Enfin, « Motion » est une autre piste captivante avec des percussions profondes et des pads sinueux qui nous aspirent dans un univers sonore caverneux où des motifs étranges et des gargouillis acides prennent le contrôle du corps et de l’esprit.

Ecouter le EP Closer de Charlotte de Witte, sorti sur MARY GO WILD BLACK, en 2017.

Puis, c’est sur le label techno et minimal de Glasgow, Sleaze Records, que la reine de la techno signe son nouvel EP intitulé Our Journey. Sur ce mini album trois pistes originales, « Our Journey », « When the going gets rough » accompagné du remix de Hans Bouffmyhre et « Watching », sont toutes animées par un groove chaotique et hypnotisant. La piste titre de cet EP est reliée intrinséquement à une étape de vie importante de l’artiste qui est son déménagement de Gand à Bruxelles en 2017.

Ecouter « Watching » de Cahrlotte de Witte, extrait du EP « Our Journey », paru sur Sleaze, en 2017.

La DJ et productrice belge continue les sorties avec son EP Wisdom à nouveau sur Sleaze Records, qui offre quatre morceaux originaux de qualité. Chacun apportant une ambiance différente. La chanson titre « Wisdom » est certainement la plus intense en impactant énorme dans les moments forts. « I’ll See You Tonight » est plus sombre et motivant, avec une coupe vocale remarquable. « Sending Them » dégage un groove répétitif surprenant tandis que la dernière piste, « Maelstrom », termine le disque en beauté avec un rythme puissant, une voix folle déformée et des percussions saissisantes.





Enfin, pour conclure cette année, la productrice bruxelloise remixe la track originale « The First Rebirth » de Jones & Stephenson sortie en 1993, pour les 25 ans du label Belge Bonzai Progressive. Un travail de style qui demande beaucoup de précision et de talent à l’artiste pour préserver l’esprit trance et festif de cette piste.

Ecouter « The First Rebirth » de Jones & Stephenson remixé par Charlotte de Witte, paru sur Bonzai Progressive, en 2017.

En 2018, les sorties continuent avec le EP Brussels sur NovaMute, sous le label du légendaire label anglais Mute. Le titre phare, « Bruxelles », est une piste menaçante, entraînée par un monologue de mots parlés et accompagnés par des rythmes effacés en fond sonore très déstabilisant. Ce track est simple mais d’une efficacité redoutable. Le second titre « Control » est un tourbillon de basses fréquences grondantes et d’éléments de percussion bien positionnés. Croître lentement, à fond, c’est une tranche impressionnante de techno contemporaine. Enfin, « Look Around You » utilise des samples de voix plus inquiétants, des percussions hypnotiques et des notes de pad habilement orchestrées. Enfin de compte édifiante, elle se juxtapose à sa sensation dystopique avec des changements d’accords mineurs et un arrangement peu dense.

Ecouter le EP Brussels de Charlotte De Witte, sorti sur NovaMute, en 2018.

La même année vient s’ajouter Heart Of Mine sous le label barcelonais Suara. Ce maxi propose deux pistes originales dont le titre principal « Heart Of Mine » et « This » accompagné d’un remix du second morceau signé Lewis Fautzi. Ces deux tracks reposent sur un cocktail explosif à base de kicks puissants, des synthés à percussion et juste ce qu’il faut de voix désincarnée.

Ecouter « Heart Of Mine » de Charlotte de Witte, extrait de son EP éponyme, sorti sur Suara, en 2018.

Puis suit peu de temps après son EPThe Healer chez NovaMute. La techno fraîche et innovante de Charlotte de Witte est immédiatement mise à nu sur le premier film « The Healer », avec huit minutes de techno pétillante, et hypnotique. Le second morceau, « Silence », est un mix de percussions parfaitement conçues, des synthés se détachant du groove qui accompagnent des voix étranges pour offrir une atmosphère dévorante. Vient ensuite « Kuda », une piste construite sur des kicks monstrueux et qui avancent avec une véritable force. Les voix filtrées apportent du caractère et les percussions pointues deviennent de plus en plus fortes pour amener cette track à un niveau supérieur. Enfin, le quatrième titre, « Song Of The Wood Nymphs », présente une nouvelle facette de la productrice avec trois minutes de synthétiseur suspensif et des sons ambiants expansifs emplis de drame et de tension.

Ecouter le EP The Healer de Charlotte De Witte, sorti sur NovaMute, en 2018.





2018, c’est aussi un second remix pour la productrice qui retravaille le titre original, « L’Éternité » de Regal. Ce remix fait sensation et se distingue par sa mélodie rapide et puissante. Les voix qui apparaissent donnent de la profondeur au morceau.

Ecouter « L’Éternité » de Regal, remixée par Charlotte de Witte, paru chez Suara, en 2018.

En 2019, c’est un troisième remix que Charlotte de Witte signe, « Space Raiders » de Eats Everything, sous le label de Dense & Pika, Kneaded Pains. Un tournant typiquement explosif de De Witte, elle ajoute une nouvelle colonne vertébrale à cette piste, avec des éclats vifs et élogieux qui secouent le dancefloor.

Ecouter « Space Raiders » de Eats everything, sorti sur Kneaded Pains, en 2019.

KNTXT : son nouveau label

Sous le nom KNTXT, il y a la célèbre émission de radio l’artiste ainsi que ses soirées « techno » événements. Début juillet 2019, l’artiste a lancé son premier label qu’elle rattache à ses deux autres activités et qui prendra le même nom. Cette nouvelle empreinte veut innover pour offrir une techno avant-gardiste qui allie « pureté et puissance », explique-t-elle Mixmag. Elle a pour objectif de faire émerger de nouveaux talents et accueillera aussi ses prochains morceaux. Ce label est une étape logique dans la carrière de cette jeune DJ et nous pensons à l’histoire de Lenske, le label de sa compatriote Amelie Lens.
kntxt label

Quelques faits réels sur sa vie

La DJ belge, outre sa passion inconditionnelle pour la musique, aime manger. Elle adore les bons restaurants et la cuisine japonaise. En effet, les sushis et les makis, Charlotte de Witte n’y résiste pas. La star belge aime la mode et s’habille de manière à offrir des looks stylés sur les photos qu’elle poste sur réseaux sociaux. C’est sur son compte Instagram @charlottedewittemusic qu’elle inspire la nouvelle génération de fan avec son style classy et décontracté. Aussi, elle aime se prendre en selfie sur scène et avec ses DJ préférées telles que son amie DJ Amelie Lens, Peggy, Maya Jane Coles ou encore Nicole Moubader et Nina Kraviz.

En 2019, Charlotte de Witte est inconditionnellement la techno queen de cette année. La DJ belge s’est imposée dans la catégorie « DJ Award for Best techno ». Suivi de près par Amélie Lens et Nicole Moubader, qui prend la quatriéme place de ce classement.

Charlotte de Witte DJ award best techno

Les meilleurs DJ sets et podcasts à découvrir

La Boiler Room x Eristoff, « Into The Dark », qui se déroule chez elle, à Bruxelles, en 2017 est un succès. Charlotte de Witte envoie bombes sur bombes et régale son public.





En direct sur les ondes et en streaming depuis sa résidence belge à Studio Brussels, la DJ délivre un set exceptionnel pour la session The Tunnel en juin 2019.

Lorsque la jeune reine de la techno vient mixer pour DJ Mag, c’est pour faire entendre au monde que la techno est bien vivante. Ecouter le DJ set épique délivré par Charlotte de Witte en 2017.

Interviews

Le media allemand Electronic Beats a rencontré Charlotte de Witte pour discuter de son ascension fulgurante et de son amour pour la culture de la musique électronique. Elle est sans aucun doute l’un des talents les plus dynamiques de la techno au cours des dernières années. L’interview sz déroule dans sa ville de Gand, en Belgique, et l’artiste parle de son approche unique du DJing et de son amour pour la techno.

Sur Konbini, Charlotte de Witte paratge ses références musicales dans la bonne humeur.

Récemment Charlotte de Witte a rejoint Pete Tong à lors de l’IMS Ibiza 2019 pour discuter de son parcours dans l’industrie. Une interview riche et complète qui mérite d’être visionnée.





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