Discussion avec Ma Čka : Techno industrielle & Mekanikal Bloodshed • WODJ MAG

Fanny Lifad aka Ma Čka est arrivée sur le devant de la scène en 2017, mettant tout le monde d’accord sur son style et sa musique. Cofondatrice de Mekanikal Bloodshed avec ses partenaires de crime Orgie et 93sovage, la jeune DJ se forge une solide réputation à travers toute l’Europe en jouant une techno industrielle créative et puissante, dont elle seule en a le secret.

Image mise en avant : © Diane André

Toi

WODJ MAG : Hello Ma Čka, peux-tu te présenter pour celles et ceux qui te découvrent ?

Ma Čka : J’ai 25 ans j’ai grandi en Auvergne avec un père audiophile qui m’a transmis cette passion pour la musique, mais j’ai commencé la techno début 2017. Ça fait 2 ans que je produis et un an que je mixe.

Et dans un second temps, peux-tu nous dévoiler l’origine de ton nom de scène ?

Mačka veut dire chat en bosniaque.

Tu vis à Paris. C’est dans cette ville que tu as commencé à faire de la musique ?

J’ai fait de la musique étant plus jeune, du classique et du rock/metal, mais c’est effectivement à Paris que j’ai commencé à aimer la techno et à en produire.

Comment tu définirais ton style musical ?

Je dirais dark techno aux sonorités industrielles mais mes influences viennent aussi du rock /stoner… J’aime tout ce qui est dark en général, la musique me permet de faire ressortir cette énergie.

Ma Čka Mekanikal Bloodshed

Ta musique

Tu envoies du très gros son. C’est toujours fascinant de voir que de plus en plus de jeune artistes viennent proposer un son très lourd comme un retour aux sources. Tu peux nous dire en quelques mots comment tu vois ce mouvement qu’est la Techno Industrielle ?

C’est un mouvement très ciblé et la techno industrielle telle qu’elle évolue est quelque chose d’assez récent en France. Les jeunes producteurs apportent quelque chose de différent et un style bien particulier qui évolue tout le temps. C’est autant un moyen d’expression pour le public que pour les artistes.

Est-ce que la scène française est réceptive à cette musique ?

Totalement, la scène techno française s’est transformée ces dernières années, la techno industrielle a pu se développer avec l’arrivée des warehouses et par les nombreux collectifs qui ont su la mettre en avant.

Tu as co-fondé Mekanikal Bloodshed avec Orgie et 93sovage, est-ce que tu nous présenter ton crew et ton label ?

On vient d’univers différents mais quand on a commencé à faire du son ensemble, ça collait. On a vite on a compris qu’on voulait aller dans la même direction et c’est comme ça qu’on a décidé de créer notre label. Ça nous permet d’être totalement libre dans la création et de développer notre propre identité musicale. On bosse sur pas mal de projets pour 2019.

Qui sont les artistes qui te supportent et te propulsent sur les devants de la scène ?

Avec 93SOVAGE & ORGIE, on se concerte, on échange, et c’est comme ça qu’on avance. On a chacun un style bien différent, on se complète autant sur le plan personnel que musical. J’ai aussi le soutien de Rebekah, qui m’a récemment mentionnée dans DjMag UK de janvier.

Un moment qui a marqué 2018 ?

2018 c’est l’année de la création de notre label, sinon au niveau de la date, ce qui m’a le plus marquée en 2018 c’était la [NO GENDER] à Lyon en octobre au Ninkasi par le collectif «The Future Is Female» c’était sold out, le public était incroyable et le son était ouf!

Comment tu te positionnes en tant que jeunes DJs et femmes dans cet univers techno ?

La question de la femme dans l’univers de la techno revient systématiquement quand tu es une femme… le fait d’être une femme ne m’a jamais freiné dans n’importe quelle situation et je n’ai jamais ressenti de différence en tant que femme. En attendant de plus en plus de femmes s’imposent dans le milieu et c’est très bien. Il faut s’accrocher, ne pas se laisser impressionner et avancer, c’est comme ça que je vois les choses.

Tes projets

Quels sont tes projets pour 2019 ?

J’ai une sortie vinyle pour une VA chez Mainmise Records dans les mois à venir, et je suis aussi en train de bosser sur un Ep pour mon label. J’ai aussi recordé plusieurs podcasts qui sortiront tout au long de l’année. Concernant les dates, j’ai la chance d’avoir été invitée à jouer au Tresor à Berlin à la fin du mois pour New Faces (invitée par Kaltes du collectif female:pressure. En mars, je jouerai pour les 4 ans de Fée Croquer à Paris. Je viens aussi d’être annoncée sur le line-up du Marvellous Island Festival en juin, pour mon 1er festival. Ah, et puis j’ai aussi une date à NYC qui sera annoncée fin mars…

Quel est ton plus grand rêve et comment comptes tu le réaliser ?

Garder la liberté de pouvoir faire ce que j’aime.

Thanks Ma Čka.