Mila Dietrich, la DJ et productrice proactive marseillaise revient son album Infection, sortie prévue le 19 juin 2020 sur SLAB NOTE, nouvelle entité dédiée aux différentes facettes de la techno du label lyonnais Jahrring Effects. Créative compulsive, l’artiste est capable de sortir plusieurs disques en quelques mois. Elle met sa sensibilité brute à nu pour révéler à son public les facettes éclatantes et pointues de ses talents de productrice. Mila Dietrich s’inspire de moments de vie douloureux pour créer et composer une musique tortueuse et profonde comme une mise en abyme de ses pensées les plus intimes.

Dans son nouvel EP, la productrice relate l’histoire de la techno au fil de ces décennies en sublimant cet héritage tout au long de ces quatre tracks qui le compose. Infection est loin d’être une agonie mais plutôt une guérison salvatrice qui couronne la DJ reine et ambassadrice de la techno cinématographique. Concocté avant la crise, son EP quelque peu visionnaire par son nom crée une mutation inédite de la techno, un son viral et totalement neuf.

Ce dernier projet est comme une échappatoire au monde en pleine mutation écrasées par les épidémies et une société de surveillance exacerbée. Adepte des samples de musiques de films, Mila exprime cette tension par un sample d’hélicoptère sur le titre éponyme « Infection » en guise d’introduction. Dans ce track le rythme techno est lourd et se marie subtilement aux synthés qui rappellent l’âge d’or de l’acid trance de la fin des 90’s. À la croisée des genres et des époques, Mila aime triturer les sons et puiser dans les scènes des différents pays contaminés dans leur histoire par la vague électronique.



En passant par l’Allemagne, les États-Unis et la France, la productrice délivre une musique puissante où la techno et la trance fusionnent de manière inédite. C’est le cas pour « Be Aware », une prise de conscience transposée au sein d’un groove trance porté par un bpm minimal. Ces sonorités frôlant parfois la cyber-tech combinées à des basses explosives, évoquent l’aura d’un Kenji Ogura de Tracid Traxxx ou des expérimentations de Manu le Malin, des artistes qui ont enflammé les dancefloors et capté l’attention de Mila durant sa jeunesse. C’est naturellement qu’elle rend hommage à ces soirées et plus particulièrement aux machines à fumée dans « Smoke Machine ».

Dans ce mini album où l’artiste affiche son visage pour la première fois sur une pochette, Mila Dietrich montre un nouvel envol en se lâchant sur la composition des sons, notamment dans « No Limit », une plongée dans un bain de rave underground new-yorkaise qui se mèlent aux sons acid berlinois. Au sein de son EP Infection, Mila Dietrich ouvre une nouvelle porte au monde de l’électro avec une techno rétro-futuriste contagieuse.

© Leonie Floret

5 questions à Mila Dietrich

WODJ MAG : Salut Mila, Comment tu vas ? Pleins de choses se sont passées depuis notre interview, tu peux nous partager quelques événements marquants de cette année ?

Mila Dietrich : C’est clair que ça fait un moment ! On est dans une période un peu bizarre mais sinon ça va… J’avoue qu’il s’en est passé depuis la dernière fois.
Récemment j’ai adoré jouer au Sexodrome à Pigalle pour la release de mon premier clip Lien de sang. J’ai un excellent souvenir de la Techno parade, ça aussi c’était ma première et c’était fou! Ensuite j’ai fait mon premier Rex pour la release de mon EP Intrusion, pure énergie cette soirée, en plus c’était le jour de mon anniv’ !

Tu sors ton nouvel EP Infection le 19 juin prochain, un nom d’album qui est assez explicite suite à cette période sanitaire inédite… Tu peux nous le présenter ?

Alors c’est vrai que ça décrit franchement bien cette sombre période, mais en réalité j’ai produit et conceptualisé cet EP il y a 6 mois, bien avant toute la crise du virus. En fait Infection à la base ça raconte une histoire très perso que j’ai voulu exprimer et sublimer en musique, mais maintenant forcément ça sonne différemment. Même pour moi c’est super weird ce parallèle qu’on peut faire entre cet EP et la pandémie qu’on traverse…
Infection clôture aussi le triptyque de mes 3 derniers EP : Intrusion / Isolation / Infection

Tu l’as bossé chez toi ? Comment se sont passée tes sessions studio ?

Oui celui-ci je l’ai produit dans mon home studio à Marseille. J’étais en immersion totale avec des feelings dans lesquels j’ai puisé mon inspi pour ce disque. Je l’ai produit assez vite, en quelques semaines et d’une traite

Cet EP est composé de 4 tracks : « Infection », « Be Aware », « Smoke Machine » et « No Limit », elles se suivent et se raccordent par leur puissance et leurs rythmes frénétiques. Est-ce que tu peux nous en parler ?

Je dirais que cet EP est un mélange de techno, trance, minimal et électro :
Infection est le plus minimal avec sa bassline / Be aware flirte avec la trance / « Smoke machine » et « No limit » sont résolument techno.
J’adore mélanger les styles qui m’influencent sur mes releases, ça aussi c’est une grande source d’inspi. J’aime aussi beaucoup travailler sur un gros break/drop dans chaque track, avec toujours une rythmique bien marquée et une touche de mélodie avec différents synthés assez rétro.

Qu’est-ce que tu prévois les prochains mois ou peux-t-on t’écouter en live ?

Pour le moment dans le contexte actuel les perspectives de concerts restent très limitées…
Heureusement on prévoit quand même des lives : un prochain livestream ce vendredi avec mon nouveau label Slab Note, et un DJ set en open air à Marseille le 3 juillet avec les copains de Error Tpg.
J’ai tellement hâte que les clubs et salles de concerts rouvrent pour rejouer en live avec mon public, ça me manque trop !
À côté de ça j’ai 2 remixes qui vont sortir cet été, et je travaille déjà sur mon prochain EP/album.

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