Saku Sahara est une DJ basée à Lyon qui se distingue par ses projets originaux depuis 2018. Son goût pour l’art et le Japon influencent sa musique. Diggeuse invétérée, Saku Sahara affirme son authenticité en proposant des sets éclectiques et délicieux ou des tracks Italo-disco, New-wave, Breakbeat et musiques japonaises se mélangent pour notre plus grand plaisir.
La DJ s’est faite une place de choix dans les clubs et lieux reconnus de sa ville tels que Le Sucre, Sitio, Super5 ou encore La Maison Mère où elle y détient une résidence sous le nom de « Kimochi Wave ». C’est dans ce même lieu qu’elle organise les fameuses « Retro-Futur » en duo avec son partenaire Wayatt et qu’elle exporte à La Rotonde Stalingrad. Son dernier projet phare en lys est « Conversation dans un Bento », podcasts musicaux mixé exclusivement autour de la musique japonaise. WODJ MAG l’a invité pour une interview riche et longue pour en savoir davantage sur cette artiste passionnée aux milles et un projets.
Image mise en avant : © Sarah Millet
Toi
WODJ MAG : Hello Saku Sahara ! Comment vas-tu ? Peux-tu te présenter pour celles et ceux qui te découvrent ?
Saku Sahara : Hello, Konnichiwa ! Moi c’est Sarah aka Saku Sahara. Je suis artiste graphiste de formation passionnée par l’art, la musique et le Japon. Je suis née à Lyon et j’affectionne beaucoup ma ville. Mon parcours s’est fait autour des arts graphiques au sein de deux écoles d’arts de Lyon. J’ai depuis toute petite été passionnée par les musées et les images. Ma passion pour la musique est venue très tôt puisque selon ma mère je dansais déjà dans son ventre.
J’ai eu, grâce à mes parents, une bonne culture de la musique Rock, Disco et des musiques de films car mon père est cinéphile.
Saku Sahara, mais ça vient d’où ce nom d’artiste ?
On me pose souvent cette question. Selon moi, ce n’est pas facile de trouver un nom d’artiste qui à la fois nous ressemble et qui pourra nous suivre tout au long de notre cheminement. Saku Sahara vient de la recherche autour du mot Sakura (Fleurs de cerisiers) qui est ma fleur préférée et de mon prénom Sarah. Un mélange entre mon identité et ma passion pour la culture nippone.
Comment définis-tu ton style ?
Je dirais que j’ai un style éclectique. Je m’intéresse à toutes les musiques, toutes les formes m’intriguent, les nouvelles, les anciennes… Mon style fait écho à la musique qui me touche. J’ai d’un côté ma passion pour les musiques japonaises (traditionnelles, électroniques, VGM.. etc) et de l’autre ma passion pour les musiques électroniques particulièrement breakbeat, futuristes et deconstructed club.
La track que tu écoutes le plus, c’est laquelle ?
C’est très difficile de choisir qu’une seule track car la découverte de la musique est infinie. Mais il y a des musiques qui marquent.
Celle qui ne m’a jamais quitté depuis tant d’années c’est : « Merry Christmas Mr Lawrence » de Ryuichi Sakamoto, mon compositeur préféré.
Ta musique
Sur ta bio Facebook, tu revendiques ton expérience dans la musique électronique japonaise. Peux-tu nous en dire plus ?
J’ai depuis longtemps été intrigué par la culture japonaise en général.
J’ai commencé à m’intéresser à la musique électronique japonaise quand j’ai commencé à regarder en boucle les films du Studio Ghibli.
Le compositeur des musiques de ces films est Joe Hisaishi qui a ses débuts composait beaucoup de musiques électroniques et ses créations sont magnifiques. Les covers également sont superbes. L’aspect esthétique et graphique autour de la musique est important pour moi.
De plus, j’ai découvert la fameuse « Merry Christmas Mr Lawrence » grâce à mon père qui me l’a fait découvrir à travers le film Furyo. De là, j’ai découvert la discographique de Sakamoto et son incroyable groupe Yellow Magic Orchestra. S’en est suivi une passion pour les musiques d’artistes japonais.
T’écoutes quoi chez toi pour t’inspirer au quotidien ?
Lorsque je suis chez moi, j’aime beaucoup écouter du jazz, des musiques de films ou encore du rap. C’est une manière pour moi de décompresser en rentrant du travail.
Tu es basée à Lyon, ville reconnue pour ses fameuses Nuits Sonores et, bien entendu, sa scène électronique variée. Comment te positionnes-tu ?
Lyon est pour moi une ville incroyable. Elle est riche de plein de choses !
Je m’y sens épanouie et fière d’y être née. En tant qu’artiste DJ, j’ai réussi à trouver ma place grâce à mon entourage, ma famille, mes amis qui ont toujours cru en moi et qui m’ont poussé.
Il y a une personne en particulier qui a une place importante dans ce cheminement, c’est mon partner in crime Wayatt. Il a cru en moi dès le début, en mes choix et ma sincérité. Avec lui, nous organisons des soirées sous le nom de Retro-Futur, qui en découle de son émission chez LYL Radio. Nous sommes tellement complémentaires musicalement parlant que collaborer ensemble était une évidence.
De ce fait, je suis très contente de faire partie de la scène electronique feminine Lyonnaise.
En parlant des Nuits Sonores, malheureusement annulés à cause du Covid-19, j’ai une exclusivité qui n’a pas pu avoir lieu : Je devais pour la première fois participer cette année aux Nuits Sonores et jouer pour l’ouverture du festival.. J’espère que ce ne sera que partie remise et je leur apporte tout mon soutien en cette période difficile.
© Sarah Millet
Et le public lyonnais est assez réceptif…
Je pense que le public curieux est réceptif. Les gens savent où sortir pour découvrir tel ou tel style, tel-le DJ ou telle ambiance. À Lyon, on a la chance d’avoir une pluridisciplinarité en terme d’espaces.
As-tu une anecdote ou souvenirs à nous partager lors d’un DJ set ?
C’était lors d’une de mes « Kimochi Wave », ma résidence à la Maison Mère.
Un mercredi soir, plutôt calme et détendu. Musique disco japonaise dans les enceintes lorsqu’un groupe d’amis arrive sur la piste en dansant. Une personne en particulier a attiré mon attention du haut de mes platines et ce n’était autre que Romain Duris. L’équipe venait fêter la fin d’un tournage.
Avant de partir, il m’a glissé à l’oreille qu’il avait beaucoup apprécié ma musique.
Tes projets
Tu as commencé une série de podcasts « Conversation avec un bento », est-ce que tu peux nous en parler ?
« Conversation dans un bento », c’est mon projet de podcasts musicaux autour de la musique japonaise dans son sens large. J’y incorpore des extraits d’animé japonais que j’aime. C’est ma manière à moi de raconter des histoires à travers l’univers du Japon qui me fascine. J’adore exporter ce projet à la radio car je trouve qu’il y trouve parfaitement sa place.
Je suis très fière d’avoir pu proposer ce projet à des radios tel que Radio Raheem à Milan, Le Mellotron à Paris et Redlight Radio à Amsterdam.
Tes sets sont éclectiques. On passe d’ambiance chill à plus rythmée. Comment sélectionnes-tu tes tracks ?
J’aime que mes sets soient progressifs. Dans une soirée, j’aime le début qui représente un échauffement et le peack time son apogée.
Je suis très attirée par les sons percussifs. Beaucoup de musiques électroniques que je joue me font penser à des musiques de jeux vidéos.
Ma sélection se fait au ressenti. Si je ressens des émotions positives alors pour moi c’est bingo.
Avec ce mois de confinement ou en es-tu dans tes projets ?
Le confinement a mal commencé pour moi puisque j’ai été malade du Covid-19 et donc assez souffrante pendant 3 semaines. J’avoue encore avoir quelques séquelles de cette période. Une fois plus ou moins rétablie, j’ai vite repris les platines à travers les livestreams et mixs qui m’ont été proposés par différents collectifs. Le dernier en date était la première « Internet Rave » déconfinée au Sucre et ça faisait un bien fou de rejouer en club même si le public était derrière son ordi.
De plus, j’avais pas mal de dates de prévu qui ont été annulées comme celle des Nuits Sonores ou encore une superbe proposition par une de mes radios préférées et invitée par un de mes artistes préférés… Mais je ne peux rien vous dévoiler pour le moment ! Patience ღゝ◡╹)ノ♡
J’ai l’envie également de commencer à composer ma propre musique.
Le lieu ou tu aimerais poser tes platines pour un DJ set mémorable ?
Bien évidemment je rêverais de pouvoir jouer au Japon ou en Corée du sud aussi ! En termes de festival, je dirais sans hésitation le « Dekmantel Selectors » qui est la version plus « intimiste » du Dekmantel.
D’autres festivals m’attirent beaucoup aussi comme les Nuits Sonores Tanger ou DT Camp (Digital Tsunami).
Ton top 5 des meilleures musiques ?
01. Ryuichi Sakamoto – Merry Christmas Mr Lawrence
02. Tsugutoshi Goto – すれ違った孤独
03. Sade – The Sweetest Taboo
04. Dj Rugged Shark – Lost Woodz VIP
05. Yellow Magic Orchestra – Rydeen
Quel est ton plus grand rêve ? Comment comptes-tu l’atteindre ?
Mon plus grand rêve serait de pouvoir vivre de mes passions, pouvoir continuer à faire ce que j’aime. Selon moi, la passion est la clé. Sans ça il n’y a pas d’âme, pas d’émotions.