Delphine Palatsi, alias DJ Sextoy, est connue pour avoir été l’une des premières femmes DJ en France. Elle fut l’une des pionnières à mixer de la techno dans les soirées de la capitale. Résidente du Pulp dès son ouverture en 1997, Sextoy devient très vite une icône de la culture techno en France.
Image mise en avant : © capture d’écran – Le projet Sextoy par Anastasia Mordin et Lidia Terki.
Au sommet de sa gloire à la fin des années 90, la DJ décède brutalement en 2002, d’un arrêt cardiaque, à seulement 33 ans. Elle laisse derrière elle, une génération entière de fans fascinés par son style et l’attitude qu’elle dégagée. Artiste engagée, lesbienne libérée et femme tatouée, Sextoy incarnait à elle seule un « mouvement » qui reste à jamais marqué dans l’esprit des DJs et amis qui l’ont côtoyé et entouré durant cette époque faste.
Sextoy : djette et icône contre-culture
DJ résidente du Pulp, sa carrière débute au Scandalo, un bar lesbien de la rue Keller à Paris. En 1994, elle est la première DJ fille à s’émanciper dans la vague techno qui inonde les nuits parisiennes. Consciente de son statut féminin et de son côté non-conventionnel, DJ Sextoy s’offre le luxe d’expérimenter tant sur sa musique que sur son image.
Elle seule le fait. Sa musique est hybride et la DJ mélange les genres, par exemple, elle n’hésite pas à passer des disques de Bowie couplés à des beats techno à 145 bpm. Pussy Killers, le duo qu’elle forme avec sa complice Jennifer Cardini, marque une rupture formelle avec les formations conventionnelles des Djs. En revendiquant une originalité et un non-conformisme jusque-là jamais observés dans les clubs de France et de Navarre, Sextoy devient la DJ femme la plus populaire de sa génération.
Extrait d’un live du duo Pussy Killers composé de Sextoy et Jennifer Cardini.
Nous pensons aussi au projet avant-gardiste Future Kill. Une formation composée de DJ Sextoy, de la vidéaste Alien’s Mother et l’écrivaine Virginie Despentes. Cette dernière faisait des lectures de ses textes sur scène accordés au mix de DJ Sextoy, avec en toile de fond les projections vidéo d’Alien’s Mother. Une mise en scène dans un style trash, hardcore et psychédélique. Unique à cette époque.
Extrait du morceau « Une balle dans le genou » de Future Kill.
Sextoy : un look hors-norme
Son look atypique et son corps orné de tatouages tribaux et colorés de la tête aux pieds font de Sextoy, au début des années 2000, une icône remarquée dans le monde artistique. Elle incarne des valeurs fortes et est un visage emblématique pour toute une génération de jeunes contestant les codes culturels standards imposés par la société.
Découvrez une vidéo présentant les Tatouages de Sextoy, extrait du documentaire Le projet Sextoy réalisé par Anastasia Mordin et Lidia Terki. Posant pour un shooting photo dans son plus simple appareil, Delphine Palasti dévoile son corps de femme sensuel paré de tatouages.
Un hommage rendu à Dj Sextoy
Les réalisatrices Lidia Terki et Anastasia Mordin, deux de ses amies, qui l’ont connue à ses débuts en tant que DJ. Elles ont mis en commun leurs archives pour rendre hommage à leur amie Delphine Palasti, et à la légendaire DJ Sextoy.
Filmant ainsi, entre 1993 et 2001, la vie de Sextoy en tournée et dans son intimité, les deux réalisatrices ont immortalisé sa courte vie et son parcours atypique au travers de deux documentaires : Le Projet Sextoy et Sextoy Stories. Sans voix-off et composés uniquement d’images d’archives, ces documentaires compilent les moments marquants de la carrière musicale de Sextoy et témoignent de la métamorphose physique de la jeune artiste.
Ils sont séquencés par un entretien filmé en 1993, où l’on découvre la vie de Delphine Palasti confiant ses rêves, ses envies et aussi ses coups de gueule : des propos d’un naturel poignant qui révèlent une femme-enfant attachante et drôle, et surtout très consciente de sa position dans la société en tant que DJ femme et lesbienne en France au début des années 90. Ces documentaires ont vu le jour grâce à une campagne de crowfunding, en 2014.
Découvrez des extraits des documentaires dédiés à Sextoy, la DJ tatouée la plus emblématique du Paris underground des années 90. Les extraits suivants proviennent des documentaires Le Projet Sextoy et Sextoy Stories. Le Projet Sextoy a reçu le prix du public au Festival F.A.M.E 2014, organisait à la Gaieté Lyrique à Paris.
Regardez le teaser du documentaire Le Projet Sextoy de Anastasia Mordin et Lidia Terki.
Cette seconde vidéo est un extrait de Sextoy Stories, réalisé par Anastasia Mordin et Lidia Terki.
Vidéos souvenirs dédiées à Sextoy
Nombreux sont les proches famille, ami-e-s et fans qui rendent hommage à cet artiste unique et touchante. Des articles de blog et des vidéos sont disponibles sur la toile.
Vidéos souvenirs postées sur YouTube sur le compte Anna Albelo.
Regardez aussi l’extrait suivant, qui présente DJ Sextoy en train de mixer lors des fêtes parisiennes « Ladies Room » : soirée pour les femmes qui aiment les femmes. DJ Sextoy en est la djette résidente de 1995 à 2001.
Site web officiel du documentaire Sextoy
Facebook du projet Sextoy
Interview des réalisatrices Anastasia Mordinsur et Lidia Terki sur Barbieturix
Site officiel de Ladies Room
Sources :
Crédit Photo : capture d’écran de la vidéo Dj Sextoy Tatoos par Anastasia Mordin
Bio : https://djsextoy-lesfilms.com/
