Nure, la productrice montpelliéraine, vient de secouer les plateformes de streaming avec « Train », son premier track édité chez 8day. Sa techno mélodique nous a envoûtés. Et ce n’est pas par simple hasard que cette passionnée de voyages, a appelé son morceau « Train ». En effet la jeune productrice sillonne le monde, de la fièvre des clubs d’Ibiza à la chaleur de Cuba, pour découvrir de nouvelles ambiances, des nouveaux artistes et s’inspirer. La musique de Nure inspire, elle s’apparente à un voyage sensationnel, chargé d’émotion.
Image mise en avant : © Maxime Guy
Actuellement en pleine phase de production, Nure nous a accordé une interview pour discuter de son premier track « Train » et aussi de ses influences musicales ainsi que de ses futurs projets. Beaucoup de questions ont été posées durant cette discussion, WODJ MAG voulait la connaître dès ses débuts pour la suivre et la voir évoluer. Elle nous a séduit par son tempérament créatif, artistique et mystérieux.
Toi
WODJ MAG : Nure, peux-tu te présenter ?
Nure : J’ai 21 ans et j’ai grandit dans la région parisienne. J’aime la danse classique le piano et la techno. Chez nous, dans ma famille, j’ai été bercée par Daft Punk, Fat Boy Slim et Moby. Sinon côté travail, je bosse dans les festivals de musiques actuelles. Je gère la venue des artistes de A à Z, j’ai donc déjà un aperçu de ce qui m’attend ! Côté apprentissage, j’ai deux diplômes, un de chargée de projet événementiel et un de marketing et communication.
D’ou vient ton nom de scène Nure ?
Ça vient de la mythologie japonaise, de Nure-onna qui est un genre de fantôme « yokai ». C’est une créature femme-serpent des rivières. J’aime la culture japonaise donc j’ai essayé de trouver un nom de scène qui me définissait au mieux.
Tu es éditée chez 8day. Comment s’est passée cette collaboration ?
Oui ! Avec 8day, ça a commencé quand je les ai suivis sur Soundcloud. Je suis tombée par hasard sur la chaîne, et j’ai envoyé un mail pour présenter mon premier morceau. Ils ont de suite accroché avec mon univers, et on en a conclu ma sortie. Ils ont un réseau et une visibilité importante, alors sortir ma première track sur leur compte Soundcloud était pour moi une opportunité à saisir.
Ecoutez « Train » de Nure, sorti sur 8day en 2018.
À la fin de l’année 2018, tu as sorti ton premier track intitulé « Train ». Un son techno puissant et mélodique. Sur ton compte Soundcloud apparaît uniquement ce titre, et son nombre d’écoutes ne cesse d’augmenter.
Oui cela fait des mois que je travaille sur ce projet. Ce fut un long processus pour trouver mon orientation artistique. Je suis très contente des retours suite à cette publication.
Peux-tu nous parler de ton background. Par où es-tu passée pour en arriver à produire « Train » ?
J’ai un background dans la musique classique, j’ai fait 5 ans de piano, et 4 ans de solfège. Cela m’aide beaucoup pour trouver un esthétisme à mon projet.
Avec ton track « Train », on sent que la techno fait partie intégrante de ton univers. Comment ressens-tu ta musique ?
Mon style est techno mélodique. Le morceau « Train » a été une révélation pour moi, ça m’a appris énormément sur moi-même, et sur ce que je voulais faire ressentir à travers mes mélodies. Je vois ma musique comme profonde, mélodieuse et mystérieuse.
Avec quoi tu bosses ?
Je travaille sur Ableton que j’ai couplé à des Softwares VST (= Virtual Studio Technology). Pour le moment, je n’ai pas le désir de travailler sur des machines analogiques.
Qu’est-ce que tu souhaites communiquer dans ta musique ?
Une musique occulte, avec de la profondeur, et surtout de qualité.
© Maxime Guy
Tes influences
Quels sont les artistes qui t’influencent ?
Je suis une fan de Nina Kraviz, Maya Jane Coles. Elles m’ont donné l’envie de me lancer dans ce projet. Après, musicalement, ce n’est l’Acid de Nina, ni la House de Maya Jane Coles qui m’ont influencées, mais plutôt l’énergie et la simplicité que ces deux femmes DJ dégagent. Aussi il y a le duo Tale Of us, Agent of Time ou encore Shahin (Stil vor talent) que j’écoute beaucoup.
Et tes influences musicales ?
Techno mélodique et Techno mentale.
Ton top 5 des meilleurs tracks du moment ? Et dis-nous pourquoi elles tournent en boucle en ce moment.
01. TEHO – « Because » [Labo T.], pour l’émotion du morceau.
02. Julian Jeweil – « Transmission » [Drumcode], parce que c’est la dernière sortie de Jeweil.
03. Tale Of Us – « Nova » [Afterlife] : la mélodie de cette track me transporte littéralement.
04. Kevin de Vries – « Aratak » [Afterlife]. Pour moi, c’est LA track de 2018.
05. Enrico Sangiuliano – « Cosmic Ratio » [Drumcode], j’adore l’univers de cette track.
Ta vision
En 2019, il y a de nombreux DJs qui se lancent, comment tu vois la musique electro aujourd’hui ?
Franchement, je la vois comme un plaisir et un échappatoire. Un moyen pour moi d’extérioriser mes sentiments.
Comment te positionnes-tu en tant que jeune artiste sur la scène electro ?
Pour l’instant je n’ai pas la prétention de me positionner quelque part, je fais de la musique, je m’amuse ; le reste on verra ! J’ai de l’ambition, j’ai vraiment envie de me différencier, comme tout artiste après tout.
Et en tant qu’artiste femme ?
Pas aussi différente qu’un homme, je pense. Je veux qu’on écoute ma musique, non pas parce que je suis une femme, mais pour seulement pour la qualité de mon travail.
Tu as teasé ton second track, en postant une vidéo sur Facebook que tu as intitulée « Proud of my second track », Tu en es ou ?
Oui, c’est exact. Je l’ai terminé il y a quelques semaines et je n’ai pas encore fixé de date de sortie. Je prends toujours mon temps pour choisir le bon moment, et tant qu’à faire, pourquoi ne pas le sortir sur un gros label ? Pour le troisième, je suis en train de le bosser actuellement, et résonne toujours dans mon univers dark et mélodique.
Tu as déjà trouvé un titre pour ton second morceau ?
Il va s’appeler « Deathco », en référence au Manga DEATHCO. Pour résumer l’histoire du Manga : c’est une Jeune fille tueuse qui lutte contre des syndicats d’assassins. Elle fait ce que bon lui semble sans se préoccuper des règles de cet univers chaotique. Pour les fans, je suis une ripper.
Ecoutez un extrait de « Deathco » de Nure, son second track.
Tes projets
On t’a découvert en productrice, est-ce que tu es aussi DJ ?
Oui c’est vrai, pour le moment je produis essentiellement. Mais je suis en cours de perfectionnement pour mixer.
Quels sont tes nouveaux projets ?
Finir mon troisième track, faire un peu moins de production et me concentrer sur la partie DJ du coup.
Quel est ton plus grand rêve, et comment comptes-tu le réaliser ?
Faire découvrir ma musique. Ca va regrouper mes 2 plaisirs : la musique et le voyage.
Dis-nous en plus… fais-nous rêver.
Les voyages m’enrichissent personnellement, on a l’impression que le temps n’existe plus. Voyager c’est assouvir sa curiosité et c’est aussi une manière de se confronter à autre chose que notre propre réalité. C’est un plaisir de la vie dont je ne me passerai pour rien au monde. Au niveau de la musique ça apporte beaucoup, de nouvelles sonorités, rythmes, instruments, styles… Je n’ai jamais voyagé pour un festival, mais j’ai fait plusieurs clubs et vu des artistes que je n’ai pas eu l’occasion de voir jouer en France.
Merci Nure